UNE IA INTEGRÉE DIRECTEMENT DANS LA SESSION DE ROULAGE

Notre application est lancée dans la simulation automobile et commence à collecter les données à partir du passage sur la ligne de départ. Le premier tour est le point de référence. Ensuite, chaque secteur est analysé séparément. La télémétrie est extraite sous forme de CSV, et parallèlement plusieurs scripts en Python lisent ces données en temps réel. Ces scripts comparent les variations, détectent les évolutions et génèrent des messages vocaux comme le ferait un ingénieur de course placé dans la voie des stands.

L’IA observe la vitesse, la distance, le chrono du secteur, la température de chaque pneu, le niveau de grip, le niveau de carburant, et croise ces valeurs pour identifier les points faibles du tour. L’objectif est simple : fournir la bonne information au bon moment, sans perturber le pilotage. L’application ne parle pas “pour parler”, elle intervient lorsque l’évolution du secteur devient significative ou lorsque des tendances apparaissent. Baisse de grip, hausse de température, ligne de freinage plus courte, secteur plus rapide que le précédent : chaque détail peut déclencher une analyse technique et une recommandation adaptée.

COMPRENDRE LE PRINCIPE PRÉDICTIF

La différence entre analyse “post-session” et IA prédictive est majeure. La première observe les faits, la seconde anticipe ce qui pourrait se produire. Notre IA ne se contente pas d’afficher des chiffres : elle les interprète, les compare et propose une lecture technique instantanée. Elle peut annoncer qu’un secteur risque d’être plus lent, que le pneu arrière droit commence à surchauffer, que l’énergie consommée au freinage diminue, ou que le placement en entrée de virage a modifié l’équilibre de la voiture. Elle agit comme un cerveau technique branché en permanence sur la session. Ainsi, tour après tour, les données recueillies permettent d’améliorer la précision des prévisions, comme si l’intelligence artificielle était en train d’apprendre le comportement du pilote. Chaque CSV enregistré devient une mémoire technique, exploitable en ingénierie ou en formation. C’est une véritable base de connaissance évolutive, capable d’être rejouée, partagée, analysée et réutilisée sur des circuits ou véhicules différents. La simulation prend alors une autre dimension : celle du jumeau numérique dynamique.

UNE APPROCHE QUI CHANGE LA SIMULATION

Habituellement, une IA dans un simulateur pilote ou calcule une trajectoire idéale. Ici, notre objectif est tout autre. L’IA n’est pas le pilote : elle est l’ingénieur de course. Elle détecte les signaux faibles qui modifient une performance. Ces informations sont généralement analysées après la session, souvent trop tard. Ici, elles sont intégrées en direct à la conduite. L’application devient un support de décision immédiat, exactement comme dans une équipe de course réelle avec radio ouverte entre le mur des stands et le cockpit.

UN POTENTIEL AU-DELA DU SIMPLE COACHING

Cette technologie ouvre des perspectives beaucoup plus vastes qu’un simple accompagnement du pilote. Dans l’enseignement d’ingénierie automobile ou pour les équipes Formula Student, l’application permet de comprendre la dynamique d’un véhicule, la cohérence d’une stratégie, la validité d’un setup ou la pertinence d’un réglage de suspensions. Les étudiants peuvent comparer les CSV, visualiser les prédictions, écouter les conseils de l’IA et en tirer leurs propres apprentissages. L’ingénieur enseignant peut rejouer les runs, détecter les erreurs de pilotage ou les incohérences dans la setup de la voiture. De même, les centres de simulation professionnelle peuvent en faire un outil d’évaluation, de coaching ou de sélection. Chaque pilote aurait alors son profil technique, ses défauts récurrents, ses points forts, son style de conduite, et l’évolution de ses secteurs mois après mois. Cela devient une forme de dossier technique personnel, automatisé et exploitable à long terme.

LA OU COMMENCE LA VRAIE IA PRÉDICTIVE

Notre application ne se limite pas à lire la télémétrie : elle l’interprète pour prédire ce qui va arriver. Grâce à une analyse continue de la vitesse, du rythme, du grip, de la température des pneus ou encore de la consommation de carburant, l’IA anticipe le temps au tour avant qu’il ne soit terminé, évalue si le pilote sera en avance ou en retard, prévoit la dégradation des pneus avant qu’elle n’impacte la performance et signale un ravitaillement imminent. Elle adapte également son coaching en fonction du contexte, en encourageant, rassurant ou alertant selon la situation. Cette capacité à transformer des données brutes en indications anticipées fait de notre système un véritable ingénieur de télémétrie virtuel, capable de projeter la suite d’un run plutôt que de simplement constater le passé.

VERS UN INGÉNIEUR VIRTUEL INTÉGRE DANS LE SIMULATEUR

Aujourd’hui, notre prototype fonctionne déjà dans une version opérationnelle. Il collecte les données à chaque secteur, les analyse en direct et transmet un message vocal immédiatement. Il différencie les tours, remet la distance à zéro en franchissant la ligne de départ, compare les performances sectorielles et ne tolère aucune valeur vide ou incohérente. Ce système évolue chaque jour, et son architecture a été pensée pour que chaque CSV devienne une trace exploitable en ingénierie, exactement comme si le simulateur devenait un laboratoire. Cerise sur la gâteau : il émet un rapport concret pour le client qui vient de faire sa session de coaching sur le simulateur !